Le prix de la SNBC en France – le coût du réchauffement
57 milliards par an : c’est le coût de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) en France pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce montant annuel s’entend d’ici à 2050, soit environ 1700 milliards d’€ au total (la dette française actuelle se situe aux alentours de 2800 milliards d’€).
Impossible à financer sans recourir de nouveau à la dette. Mais soyons pragmatiques : déjà 2800 milliards de dette en France et on ne s’endetterait pas davantage pour sauver le climat ?
Voyons le verre à moitié plein :
• Financer la SNBC c’est limiter, à termes, le coût des sinistres climatiques, dont le montant est évalué à environ 75 milliards d’euros d’ici 2050.
• Financer la SNBC permettrait (selon The Shift Project) la création de 300 000 postes, pouvant rapporter 10 milliards d’euros de cotisations.
Beaucoup d’autres raisons économiques d’encourager cet investissement existent.
Détail.
Les orientations de la Stratégie Nationale Bas Carbone en France
Instaurée par la loi du 17 aout 2015 relative a la transition énergétique pour la croissance verte, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) est la feuille de route de la France pour conduire la politique d’atténuation du changement climatique. Elle consiste à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Les moyens pour y parvenir sont décrit dans le détail dans le document de référence publié par l’Ademe [1].
Quatre chemins principaux, associés à des choix technologiques et de société différents ont été imaginés ; ils sont repris ci-dessous.
>> Changement climatique – bienvenue dans le monde décarboné.
Les objectifs de la SNBC France
L’objectif de la SNBC est d’atteindre à l’horizon 2050 un niveau d’émission que l’on peut considérer comme incompressible, soit environ 80 Mt CO2. A titre de comparaison, les émissions françaises totales ont été de l’ordre de 448 Mt C en 2018. Il s’agit donc d’obtenir une division par 6 des émissions d’ici à 2050.
En 2050, ces émissions résiduelles de 80 Mt CO2 devront donc être entièrement compensées par des puits de carbone naturels ou artificiels. Les auteurs de la SNBC misent ainsi sur le développement de la capture de CO2 (dans la plupart des scénarios) pour y parvenir.
Emissions totales (et répartition) de la France en 2018.
>> Réchauffement et migration climatique : prévisions 2050.
France : le coût de la SNBC
L’Institut Rousseau a chiffré précisément les investissements nécessaires à la SNBC, publics et privés confondus, à 182 milliards d’euros par an, dont 57 milliards d’euros par an en plus des investissements déjà prévus dans un scénario tendanciel, ce qui comprend aussi bien les dépenses « vertes » actuelles que celles dont nous pouvons anticiper la réorientation [2].
Ces investissements supplémentaires représentent 2,3 % du PIB de la France en 2021. C’est ce qui fait dire aux auteurs qu’il faudra « 2 % du PIB d’investissements publics et privés supplémentaires sont nécessaires chaque année pour tenir notre engagement de neutralité carbone et faire notre juste part pour limiter le réchauffement à 2 degrés ».
Sur ces 57 milliards d’euros supplémentaires, 36 milliards d’euros d’investissements devraient être pris en charge par l’État. Ce montant correspond peu ou prou au remboursement effectué par l’état en direction des banques et des investisseurs en remboursement des intérêts de sa dette publique. A titre de comparaison, le budget annuel de la Défense est de 50 milliards d’euros.
Chacun jugera.
Trajectoire de la SNBC d’ici à 2050, pouvant coûter quelques 57 milliards d’euros par an.
>> Résumé du 6ème rapport du GIEC
Sources :
- [1] Stratégie Nationale Bas-Carbone – SNBC France, synthèse, Ademe, 2022.
- [2] 2% pour 2°C ! – Les investissements publics et privés nécessaires pour atteindre la neutralité carbone de la France en 2050, Intitut Rousseau, 2022.
- image à la Une : Ademe, issue de Stratégie Nationale Bas-Carbone, 2022.
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