Réchauffements climatiques d’hier et d’aujourd’hui

« Réchauffement climatique… tu connais la signification de “Groenland“ ? » ; « T’es au courant que le Sahara a été vert pendant des millénaires ? » ; « Tu sais que le moyen âge était aussi chaud qu’actuellement ? »…

Autant de questions régulières, adressées par les plus sceptiques d’entre nous, et sensées démontrer que le réchauffement climatique anthropique est une illusion, voire une invention.

Un climatoscepticisme toujours tiède

Malgré les différents rapports rendus par le GIEC et malgré les communications nationales, ses conséquences quantifiées sur la biodiversité ou les migrations climatiques à venir, le climatoscepticisme existe, et s’alimente en partie à cause des précédents épisodes de réchauffement : si des réchauffements ont existé avant l’ère industrielle, alors le réchauffement actuel, qualifié d’anthropique, perdrait son sens ?

Lutter contre ces arguments est délicat, car des réchauffements (et refroidissements) ont TOUJOURS EU LIEU, sous l’influence de changements d’activité solaire, de mouvements planétaires, d’irruptions volcaniques et de mécanismes climatiques divers et variés.

Revenons sur quelques épisodes de réchauffements majeurs et récents, toujours les mêmes, qui alimentent le scepticisme.

Réchauffement climatique du Bølling

Il y a environ 15 000 ans l’orbite terrestre se rapproche du soleil (hypothèse principale), la planète se réchauffe brusquement. C’est l’épisode du Bølling. On parle de +10°C ou même +20°C, en quelques décennies. Le Sahara, copieusement arrosé, « verdit » et le niveau de la mer monte d’une quinzaine de mètres en 3 siècles. Les courants océaniques induits refroidissent ensuite l’atmosphère, par rétroaction.

Données issues du site de forage du North Greenland Ice Core Project (NGRIP ou NorthGRIP), au centre du Groenland (1999 – 2003).

Réchauffement climatique de la fin du Dryas

Quelques millénaires plus tard, à la fin de la période glaciaire du Dryas, un réchauffement brutal se traduit par +7°C en seulement 50 ans dans l’hémisphère nord, et sûrement bien plus localement : peut-être +20°C au Groenland ou en Europe centrale. Les raisons qui ont présidé à ce réchauffement restent mal comprises, tout comme l’absence de rétroaction. L’épisode a ouvert l’Holocène, une période plus chaude et plus stable, dans laquelle nous nous trouvons.

LSCE / CEA / CNRS – Données NGRIP.

Episode de l’Optimum médiéval

Plus récemment, au coeur du moyen âge, Erick le Rouge, banni et en fuite, profite des « douceurs » de l’Optimum médiéval pour s’installer au Groenland, devenu habitable et… (partiellement) « vert ». Quelques milliers de vikings le rejoindront et y vivront plusieurs siècles. Ce réchauffement fait encore débat : les climatologues sont divisés sur son intensité et certains, même, contestent sa réalité.

Coup de ciseaux de l’Optimum médiéval et du petit âge glaciaire, en moins d’un millénaire, les-crises.fr

N’opposons pas réchauffement climatique naturel et anthropique

Le réchauffement actuel, lui, est simple à décrire : il est entièrement planétaire et le CO2 anthropique, cumulatif, opère à charge et pour des millénaires.

N’opposons pas les évènements naturels au réchauffement climatique anthropique actuel. Ne les nions pas non plus. Les deux existent et se superposent.

Comprendre et anticiper les dérèglements climatiques est un exercice difficile. Essayons de lutter ensemble, en privilégiant le consensus scientifique; le futur est encore entre nos mains.

(Crédit image : Shutterstock.)

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