Le 6ème Rapport du GIEC en points clés

La dernière publication du GIEC est parue ce lundi 20 mars. Et ce qu’il faut remarquer c’est… la continuité. Et c’est normal, cette-ci a pour but de synthétiser l’ensemble du 6ème rapport : 3 volets publiés en 2021-2022.

Elle rassemble et récapitule en effets les éléments suivants  du 6ème Rapport du GIEC : 1) dynamique du climat présente et passée sous l’influence des GES d’origine humaine (2021) ; 2) impacts du changement climatique sur les écosystèmes et les activités humaines (2022) et 3) notions de marges de manœuvre, impliquant notamment les aspects économiques (2022).

On y retrouve notamment certains éléments signalés dans le Rapport n°1 de 2021 (voir notre analyse) :

  • Le réchauffement actuel est d’un peu plus d’1°C. Le phénomène est déjà bien engagé et nous n’échapperons plus à un réchauffement de 1,5°C d’ici à la fin du siècle, quelques soient les actions menées. Tout l’enjeu consiste dorénavant à limiter la dynamique à l’oeuvre lorsque nous franchirons ce seuil.
  • L’humanité est désormais « sans équivoque à l’origine » du réchauffement mais il convient de lutter, chaque dixième de degré compte.
  • Le futur est encore entre nos mains, des scénarios – les mêmes que dans les anciens rapports – existent pour « limiter la casse ».

On retrouve aussi les principaux ingrédients des Rapports n°2 & n°3 de 2022 (voir notre analyse) :

  • L’arrêt du charbon est un préalable et les transports / l’agriculture sont des leviers forts.
  • Les villes possèdent un potentiel majeur et devront être mobilisées dès les années qui viennent. En concentrant l’humanité elles concentrent aussi les solutions.
  • Le dernier volet pointe des responsabilités inégales vis-à-vis du réchauffement : les 10 % des ménages les plus aisés représentent 36-45 % des émissions totales de gaz à effet de serre alors que les 50 % les plus précaires ne représentent que 13-15 %.

Finalement, les points clés (qui ne sont donc pas nouveaux) mais qui retiennent l’attention à l’occasion de la publication de cette nouvelle synthèse sont les suivant :

  1. Les activités humaines ont « sans équivoque » provoqué le réchauffement de la planète, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre. Le réchauffement actuel (pour la période 2011-2020 par rapport à 1850 et 1900) est de +1,1°C.
  2. Certains dégâts sont d’ores et déjà irréversibles mais il existe encore une voie pour limiter le réchauffement à 1,5 ou 2°C. Les actions doivent dorénavant être massive, mondiale et immédiates, voir graphe ci-après.
  3. Les impacts sur les écosystèmes et les activités humaines sont documentés et les dommages sur la biodiversité sont actés et significatifs à ce stade. On estime par ailleurs à plus de 3 milliards le nombre de personnes en situation de vulnérabilité majeure face au changement climatique.
  4. L’adaptation au réchauffement existe mais elle n’est pas partout efficiente. Le GIEC insiste par ailleurs sur les ressources financières dédiées au climat, qui sont à la fois insuffisantes et toujours majoritairement dédiées aux énergies fossiles.
  5. Enfin, et c’est une confirmation : le concept de neutralité est repris ; il implique nécessairement la notion de puits de carbone et donc, potentiellement, de capture et stockage de CO2. Qu’on le veuille ou non ce sujet s’impose.

L’essentiel, en conclusion, nous parait être de récapituler les actions à mener afin de « tenir » les objectifs 1,5°C et 2°C de l’accord de Paris. Ainsi, une limitation du réchauffement à 1,5°C implique une baisse des émissions de GES de 43% d’ici à 2030 (par rapport à 2019) puis de 84% d’ici à 2050.

Graphe GIEC, Rapport de synthèse du 6ème rapport d’évaluation du GIEC, mars 2023.

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